Leasing électrique : les concessionnaires excédés par le retard de paiement de l'État

Leasing électrique : les concessionnaires excédés par le retard de paiement de l'État

Ambiance électrique entre les distributeurs automobiles et l'État représenté par l'ASP.

© Gouv.

La colère monte parmi les concessionnaires automobiles alors que les pouvoirs publics évoquent un nouveau leasing électrique pour 2025 dans le contrat de filière, tandis qu'une avance de plus de 100 millions d'euros consentie par les distributeurs automobiles n'a toujours pas été réglée. Les distributeurs expriment leur frustration et leurs inquiétudes quant à l'avenir, notamment en raison de la catastrophe potentielle sur les valeurs résiduelles lors des retours de véhicules en leasing électrique.

Il semble que les pouvoirs publics, via l'Agence de services et de paiement (ASP), n'aient toujours pas remboursé les avances dues aux concessionnaires dans le cadre du leasing électrique. Ces retards peuvent être attribués à divers facteurs tels que le manque d'anticipation, des problèmes informatiques, ou d'autres complications administratives. Il est difficile d'expliquer ces difficultés à rembourser les entreprises qui ont contribué au succès du leasing électrique, qui a vu plus de 50 000 unités être mises en circulation.

Effectivement, dans le cadre du dispositif de leasing électrique, les concessionnaires automobiles sont chargés d'avancer les aides publiques destinées à l'acquisition de véhicules propres pour le compte des clients éligibles à ces programmes de soutien gouvernementaux. Ensuite, ils doivent se faire rembourser par l'Agence de services et de paiement.

Une dette de plus de 100 millions d’euros qui traîne

Le remboursement des aides avancées par les concessionnaires pour le compte des pouvoirs publics, que ce soit des bonus écologiques ou d'autres types d'aides, est souvent source de difficultés et de retards. Cette situation perdure depuis des années et a un impact significatif sur la trésorerie des distributeurs automobiles. En particulier, dans le cadre du leasing électrique, les sommes engagées représentent encore plus de 100 millions d'euros si l'on prend en compte l'ensemble des aides fournies par l'État.

Lors d'une réunion en début de semaine avec l'ASP, Mobilians, qui représente notamment les distributeurs automobiles, a exprimé son mécontentement de manière franche. Ils ont souligné que certaines situations étaient préoccupantes pour la trésorerie des distributeurs, mettant en lumière le fait que certains groupes de distribution avaient jusqu'à 8 millions d'euros d'avances non remboursées.

Aucun engagement sur les délais de remboursement

En réponse, l'ASP a promis l'ouverture de la plateforme le 30 mai prochain, mais n'a pas pu s'engager sur les délais de remboursement. Une demande a été faite pour accélérer le traitement de plusieurs dossiers prioritaires, qui mettent en danger la trésorerie de certaines entreprises.

Il est à noter que les dossiers bloqués lors des vérifications de conformité continuent de traîner en longueur. L'ASP aurait répondu que ces blocages font partie des processus imposés par la Commission européenne. En réponse à cela, Mobilians prévoit de travailler sur un document qui illustrera quelques cas pratiques de dysfonctionnement afin de prévenir de nouveaux blocages. Par ailleurs, une nouvelle réunion entre Mobilians et l'ASP serait prévue dans dix jours pour poursuivre les discussions sur ces problèmes persistants.

Les distributeurs face à la gestion d’un nouveau leasing électrique

Il est clair que le marché de l'électrique reste largement dépendant des incitations à l'achat. En Allemagne, par exemple, l'arrêt des aides a entraîné un effondrement des ventes de véhicules électriques à batterie (BEV). Bien que le succès du leasing électrique en France ait principalement bénéficié aux marques de Stellantis, son prolongement annoncé soulève des questions sur l'équilibre d'un marché qui peine à se maintenir sans ces incitations.

Sur le plan opérationnel, les distributeurs étaient chargés d'avancer les bonus à l'achat, tandis que l'ASP procédait à leur remboursement avec plusieurs mois de décalage. Cette gestion financière complexe exerce une pression importante sur la trésorerie des concessionnaires. La situation a même poussé plusieurs distributeurs à restreindre le leasing électrique l'hiver dernier, avec des mesures pouvant atteindre jusqu'à 13 000 euros par véhicule. Les préoccupations des concessionnaires concernent également la gestion des retours de cette vague de leasing électrique. Ils sont légitimement inquiets quant aux volumes de stocks à gérer, ainsi qu'à la valeur de ces modèles électriques dans trois ans, alors que l'autonomie pourrait être dépassée par de nouvelles technologies.

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